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>> Historique de Nintendo
DOCUMENT VENANT DE GAME ONE
La longue histoire de Nintendo commence en 1889. Fusajiro Yamauchi, petit
artisan de Kyoto, crée une société afin de distribuer à l’échelle
nationale des cartes à jouer qu’il crée lui même à la main. Son nom ?
Nintendo Koppai, ce qui signifie littéralement : «laissons les Dieux en décider
».
Le succès est tout de suite au rendez vous et le jeu de carte baptisé
Hanafunda fait un malheur aux quatre coins de l’archipel. L’apothéose de
cette réussite arrive quand Nintendo Koppai est nommé fournisseur officiel de
la maison impériale du Japon. Pour répondre à la demande de plus en plus
grande, Yamauchi ouvre deux boutiques à Kyoto et à Osaka.
Intrigué par ce succès, la firme Tobacco & Salt Public Corporation
contacte Yamauchi pour envisager une distribution des Hanafundas à très grande
échelle. Là aussi, cette initiative s’avèrera très fructueuse pour les
deux partenaires.
Dès 1930, Yamauchi cède sa place au mari de sa fille. Honoré par cette
promotion, Sekiryo Kaneda décide de prendre le nom de son beau père afin de
perpétuer la tradition. Sekiryio Yamauchi doit bien ça à son beauf qui l’a
quand même bombardé nouveau président de la plus grande société de cartes
à jouer du Japon.
Après 20 ans de bons et loyaux services, Sekiryo passe le flambeau à l’un
des ses petits-fils, un certain Hiroshi Yamauchi. Nous sommes en 1950 et le
nouvel homme fort de Nintendo à bien du mal à se faire respecter. Après
quelques licenciements et de nombreux coups de gueule, tout rendre dans
l’ordre. Mieux même puisque Hiroshi contribuera à la modernisation de sa
firme et à la diversification de ses activités. Après la seconde guerre
mondiale, Nintendo Koppai délaisse en effet quelque peu le marché des jouets
pour se lancer dans le riz à cuisson rapide, les compagnies de taxis ou encore
les Love Hotels. Cette stratégie portera grandement ses fruits puisque Hiroshi
Yamauchi offrira une grande prospérité à sa société. A noter qu’il est
encore et toujours président de Nintendo à l’heure actuelle. Belle longévité…
Le plus grand fait d’armes de Yamauchi dans les années 60 tient dans un deal
signé avec Disney concernant la réalisation et la distribution de cartes à
jouer aux couleurs du géant américain. Ces petits bouts de carton feront un
vrai malheur puisqu’un demi millions de cartes partiront en un rien de temps.
Enthousiasmé par cette réussite phénoménale, Yamauchi introduit sa société
en bourse et la rebaptise Nintendo Company Limited.
A la fin des années 60, Yamauchi est à la recherche de nouveaux concepts de
jeux. Le marché des jouets classique est saturé et les jeux de cartes ont
moins de succès auprès des enfants. C’est dans cette optique que Gunpei
Yokoi est embauché en 1970. C’est lui qui devra plancher sur les futurs
produits de Nintendo.
Sur les conseils de Yokoi, Yamauchi s’apprête à investir dans une nouvelle
industrie encore balbutiante, le jeu vidéo. Nintendo s’associe ainsi en 1975
à Mitsubishi Electrics. Ce partenariat aboutira sur la mise au point de la
première console de jeu made in Nintendo, la Color TV Game 6. Sortie en 1977 au
Japon, cette machine rencontrera un petit succès d’estime grâce notamment à
une simulation de tennis. Pas de quoi fouetter un chat tout de même puisque la
Color TV Game 6 ne sera jamais exporté hors de l’archipel.
La même année, Yamauchi tente aussi sa chance en arcade et embauche un jeune développeur
en tant que game designer, un certain Shigeru Miyamoto. Par la suite, le président
de Nintendo n’aura pas à se plaindre de son employé…
1980 restera une grande année pour Nintendo puisque c’est à cette date que
sortiront les premiers Game & Watch. Mis au point par Gunpei Yokoi, ces
petits jeux électroniques sont désormais entrés dans la légende. Distribués
à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde, les ancêtres de la
Game Boy offriront à Nintendo une nouvelle dimension. La même année, Miyamoto
met au point son premier jeu d’arcade, Donkey Kong, et la aussi, le succès ne
se fait pas attendre.
La machine Nintendo se met alors en route. Avec Miyamoto et Gunpei, Yamauchi
sent qu’il peut faire de grande chose et s’imposer au nez et à la barbe des
américains comme leader mondial de l’industrie des jeux vidéo. En 1981, le
président de la firme lance le projet Famicom (Family Computer) et demande à
ses deux acolytes de créer une console de salon à la pointe de la technologie
permettant aux joueurs de retrouver les sensations de l’arcade à la maison.
La Famicom sort en 1983 au Japon. Comme souvent pour Nintendo le succès est
encore une fois au rendez vous. Le public nippon succombera très rapidement aux
charmes de cette grosse boite grise et aux premiers jeux disponibles. Pinball,
ExciteBike, Gauntlet ou Kid Icarus sont désormais de grands classiques du jeu
video. Cependant, les plus grands succès de la Famicom s’appellent Mario
Bros, Zelda et Donkey Kong, trois créations de Miyamoto qui s’affirme déjà
comme le génie que nous connaissons aujourd’hui. La Famicom sortira aux
Etats-Unis en 1985 et en 1986 en Europe sous le nom de NES (Nintendo
Entertainment System). Comme au Japon, la petite 8 bits s’arrachent comme des
petits pains dans le monde entier.
Malgré l’insolente réussite de la Famicom, Nintendo continue ses
investigations et recherche encore et toujours de nouveaux concepts. En 1987,
Gunpei accouche du projet Game Boy. Yamauchi est emballé et commande à son
acolyte un prototype.
Après deux ans de travail, Nintendo dévoile la tant attendue Game Boy. La
sortie de la machine est accompagnée de jeux comme Tetris et Super Mario Land
qui boostent les ventes de la console. La barre du million d’unités vendues
est rapidement dépassée alors que l’Europe et les Etats-Unis n’ont même
encore eu droit à leur version. Ce sera chose faite en 1990, date à laquelle
la terre entière est frappée de Game Boy Mania. Aujourd’hui, la petite
machine détient le record du monde de la console la plus vendue au monde avec
près de 120 millions d’exemplaires écoulés.
Après sept ans de bons et loyaux services, la Famicom cède sa place à la
Super Famicom. Nous sommes toujours en 1990 et le jeu vidéo vit son âge
d’or. Beaucoup plus puissante que son aîné, la 16 bits de Nintendo écrase
rapidement la concurrence que représente la Mégadrive de Sega ou la PC Engine
de Nec. Encore une fois, Miyamoto fait des siennes puisque la sortie de la
machine est accompagnée sur l’archipel de Super Mario Bros 3.
En 1991, la Super Famicom arrive aux Etats-Unis. Pour l’occasion, Nintendo
offre un nouveau design beaucoup plus angulaire à sa machine. Heureusement pour
nous, la version Euro de la bête conservera sa forme originelle lors de sa
sortie en 1992. Seul le nom changera puisque la console s’appelle par chez
nous Super Nintendo Entertainment System (Super NES). Le line up de lancement
sur le vieux continent à très fière allure avec, notamment la sortie de Zelda
3, Super Mario Kart ou encore Street Fighter 2.
Hiroshi Yamauchi a fait de Nintendo une société respectée et respectable. Les
années 90 voient l’émergence d’une véritable industrie vidéo ludique générant
des milliards de francs à travers le monde. Seule condition pour survivre dans
cette jungle, innover en permanence et prendre la concurrence de vitesse. Fort
de ce constat, le président de la firme annonce dès 1993 la mise en place du
Project Reality. Sous ce nom un rien pompeux se cache en fait la console qui
devra dignement succéder à la Super Famicom, reine des consoles de jeux à ce
moment précis. Selon Yamauchi, cette nouvelle machine sortira en 1995 et sera,
une nouvelle fois, au top de la technologie.
Le Project Reality succède au projet PlayStation sur lequel Nintendo et Sony
ont planché pendant un temps. A cette époque, les deux sociétés
travaillaient main dans la main puisque Sony fournissait à Nintendo le chip
sonore de la Super Famicom. Le projet PlayStation était en fait un lecteur de
CD-Rom que les utilisateurs auraient pu relier à leur Super Famicom. Cette idée
a rapidement été abandonné pour deux raisons. Premièrement, le Méga CD de
Sega a été un énorme fiasco ce qui a sérieusement refroidi Nintendo. Deuxièmement,
Yamauchi n’appréciait que moyennement de devoir travailler avec Sony qui
prenait de plus en plus d’importance et d’initiative dans le projet
PlayStation.
Après de nombreuses annonces, de multiples retards et un développement
fastidieux, Nintendo sort en 1996 la Nintendo 64 aux Etats-Unis et au Japon.
Contrairement aux générations de consoles précédentes, le succès de la N64
est moins évident. La raison ? L’arrivée sur le marché de Sony, entreprise
onze plus grosse que Nintendo, et de sa PlayStation un an auparavant. Grâce à
une politique agressive, un excellent sens du marketing et un développement aisé,
l’inventeur du Walkman impose un nouveau standard et prend tout le monde de
cours en communicant sur les jeunes adultes plus que sur les enfants.
Nintendo subit sa première grande désillusion. Le géant japonais ne perd rien
de sa puissance financière mais abandonne malgré tout son statut de numéro un
mondial en terme de vente de consoles à son ex associé, Sony. L’affront est
grand et Yamauchi devra essuyer de nombreuses critiques sur, par exemple, le
support cartouche de la N64 qui coûte très cher et ne permet pas un développement
aussi simple que sur CD-Rom.
La Nintendo 64 sort en Europe en 1997 et prendra, comme au Japon, la seconde
place derrière la PlayStation et devant la Saturn de Sega. Laissant passé
l’orage, Nintendo consacre plus d’effort au marché des portables sur lequel
il règne en maître incontesté. Après avoir écrasé la Game Gear de Sega, la
Turbo GT de Nec ou encore la Lynx d’Atari, la Game Boy est en effet en
situation de quasi monopole sur un secteur en pleine expansion. Pour redonner un
petit coup de jeune à sa console vieillissante, Gunpei met au point la Game Boy
Pocket qui fera honneur à sa grande sœur.
Persuadé que l’avenir du jeu vidéo est la, Gunpei convainc Yamauchi qu’une
nouvelle console portable a sa place au côté de la Game Boy. Le Virtual Boy
sort donc en 1998. Uniquement vendue au Japon, cette console sous forme de
casque générant des graphismes en 3D fil de fer sera un flop phénoménal.
Gunpei Yokoi meurt la même année dans un accident de voiture.
Malgré tous ces déboires, la santé de Nintendo est au beau fixe. La réputation
et le savoir-faire acquis avec la Famicom, la Super Famicom et la Game Boy
permet à la firme de se maintenir dans les hautes sphères des entreprises de
jeux vidéo les plus fructueuses de la planète. Sachez, par exemple, que plus
de 120 jeux développés par la firme de Kyoto se sont vendus chacun à plus de
un million d’exemplaires. Aucun autre éditeur ne peut se vanter d’un tel
palmarès. Nintendo fait ainsi rentrer depuis 15 ans la majorité de ses softs
dans le trio des titres les plus vendus au monde. Deux derniers coups de maître
de Yamauchi viendront asseoir encore un peu plus la suprématie mondiale du Big
N et atténuer le semi-échec de la N64, les Pokemon et la Game Boy Color.
Suite au succès phénoménal de la PlayStation, Nintendo change son fusil d’épaule
et commence, dès 1999, à évoquer le développement d’une nouvelle console
de salon. Appelé dans un premier temps Project Dolphin, Yamauchi affirme très
vite que le format cartouche sera abandonné au profit d’un nouveau support
basé sur la technologie DVD.
Le voile est levé lors du Space World 2000 ou la Game Cube est exhibée pour la
première fois. Pendant le même salon, Nintendo présente la console qui
prendra le relais de la Game Boy, la Game Boy Advance. Cette dernière sort au
Japon en mars 2001 et en juin aux Etats-Unis et en Europe.
Aujourd’hui, c’est la Game Cube qui débarque au Japon. La 128 bits débarquera
aux Etats-Unis en novembre prochain et en Europe au printemps 2002.
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